Je m’intéresse à la vision et à la mémoire intime et collective contenue dans les
images. Mon histoire familiale et l’ expérience de la restauration d’objets d’art et de monuments historiques nourrissent mon travail. Les couches picturales des fresques et des peintures murales se sédimentent tout comme la mémoire. A partir de morceaux d’objets, nous imaginons immédiatement les formes initiales ou les usages possibles. Ces reconstitutions mentales produites depuis nos imaginaires sont des hybridations dans lesquelles la mémoire et l’histoire et les fictions circulent.
Mon travail pictural est figuratif, il dialogue avec l’approche photographique et son influence à travers l’histoire dans la représentation du paysage, des sciences et de l’archive. Ce qui m’intéresse dans les possibilités de la peinture c’est le temps qu’elle contient. C’est un temps long qui offre aux images un potentiel
d’incarnation. C’est par la matière que je peux activer un rapport physique à la
représentation et explorer la polysémie des images.
Ma recherche pictural peut se muer en objets liés à la mémoire d’un lieu,
d’une matière ou se déployer dans des installations. Ces formes sont des possibilités d’histoires et de réflexion.
J’y investis la lumière comme élément de transformation car elle est multiple, elle fait apparaître et disparaître, projette des ombres, se reflète et transforme les surfaces.
