Poétique de l’excès
‘Les sculptures de Julie Maquet reposent sur la rencontre et l’observation d’un objet préexistant. Des objets utiles présents autant dans l’espace domestique que dans différents milieux professionnels. Nous retrouvons ainsi des œuvres réalisées à partir de clous rouillés, de caissettes à pâtisserie, de capsules de vin, d’élastiques en caoutchouc, de pinces à linge en bois, de pneus de vélo ou encore de paquets de cigarettes. Toujours fabriqués de manière massive et sérielle, ils renvoient à une forme standardisée et une fonction précise. L’artiste décide alors de confronter ces objets dont l’obsolescence est programmée à leur dimension sérielle en explorant l’accumulation, l’association, l’étirement. Elle rassemble des objets identiques pour créer une nouvelle entité. Chaque objet donne lieu à un geste et/ou une technique : coller, clouer, chauffer, coudre, nouer, enrouler, plier. L’accumulation, la répétition et la mise en espace de l’œuvre engendrent une transformation. La fonction est évacuée au profit de problématiques telles que la standardisation, la récupération, la reconversion, la mémoire, le corps et l’espace. Les objets normés, souvent invisibles, jetables, imperceptibles dans nos quotidiens, voire indésirables, prennent corps. (…)’ Julie Crenn