Le travail d’Emmanuel Béranger se construit au regard de son parcours sportif. Ayant pratiqué la gymnastique à un niveau compétitif ainsi que d’autres disciplines en tant que passionné, il a choisi de transposer le langage physique du sport dans sa pratique artistique. C’est par le rapprochement du dessin et de la performance qu’il explore les possibilités plastiques du corps mouvant.
En interprétant des gestes et des rituels issus des milieux sportifs, Béranger tente de les faire exister par la trace du mouvement. En marquant la trajectoire de son corps au fusain à même le mur, il épure le savoir faire athlétique et le rapproche d’un geste chorégraphique.
Dans ses performances, les frontières entre les pratiques artistiques et sportives sont poreuses. La répétition des gestes comme lors d’un entraînement, le regard du dessinateur sur son support, la mise en tenue de performance au vestiaire, la main traçant une ligne, autant d’éléments qui resserrent les liens entre ces deux pratiques chères à l’artiste.
Un fois l’action finie et le performeur parti, le vestige de ce qui a eu lieu demeure dans l’espace comme trace. Ses dessins expressifs, ses installations subtiles et ses gestes performatifs émanent d’une sensibilité acquise ailleurs, ouvrant au dialogue entre disciplines : sport, art, danse, performance et expression graphique.
Son oeuvre pose la question suivante : le dessin et le sport pourraient-ils avoir un langage commun ? Elle semble y répondre en proposant la ligne – trace du mouvement, délimitation des zones de jeu, et figure élémentaire du dessin – comme symbole central de ce lexique partagé.
— Joana P.R. Neves
Instagram : @emmanuel.beranger